L'ombre et la lumière


Commentaires

  1. Cette image présentée ici par Delphine a été capturée à Bruges, à l'orée du mois de novembre, ce que semble démentir à la fois la météo et la végétation que l'on y distingue.
    Le point de vue pourrait tout aussi bien être une ruelle que l'un des canaux qui irrigue la ville.
    Un jour idéal pour une flânerie touristique et la naissance de souvenirs indélébiles.
    La lumière d'automne, permise par une météo qu'on pourrait croire inhabituelle en Belgique, participe directement du contraste placé au cœur du sujet.
    Celui-ci est un hommage direct à la ville dans laquelle elle a pu ce jour-là étancher sa gourmandise de couleurs (et de chocolat).
    Les bâtiments représentés témoignent à la fois de la grandeur du port florissant que fut Bruges et de sa condition plus tardive de ville ouvrière, broyeuse de femmes et d'hommes rompus au travail.
    Aujourd'hui joyaux d'architecture et d'histoire de la Belgique, autant que haut lieu d'un tourisme de masse plus consommateur que contemplateur, le sujet brugeois proposé par Delphine fait échos au credo d'un batelier de Bruges qui se plaît à rappeler à ses visiteurs que les contrastes (de langue, de culture...) sont une richesse et ne sont pas nécessairement contraires.
    Pour une image d'architecture, elle a choisi la couleur qui, curieusement mieux perceptible dans l'ombre, amplifie le contraste introduit par le titre qu'elle lui a choisi.
    Par la composition, l’œil est dérouté par la découpe centrale, qui fait penser à la superposition de deux images distinctes.
    L’illusion ne tient toutefois pas longtemps car le regard est vite capturé par une sorte de symétrie désaxée, sur laquelle il voyage de l'ombre à la lumière.
    Le vert sombre de la végétation face au bleu lumineux du ciel, le beffroi éclatant mais maintenu au second plan par un corps de bâtiments aux lignes et aux couleurs plus riche, façonnent un véritable univers pictural qui convoque certaines autres propositions de Delphine (Chaud et froid à la Sagrada Familia, L'immeuble impossible) et révèlent, une fois de plus, son talent à déceler la beauté profonde d'un sujet.
    Le premier plan recèle par ailleurs de ces petits mystères qu'affectionne l'artiste, petites lignes secondaires captivantes où s'attardent l'esprit et le regard.
    Delphine parvient à transmettre, avec ce qui aurait pu être une simple carte postale n'était son aptitude étourdissante à toucher directement et simplement notre sens du beau, sa vision aussi concrète que spirituelle de Bruges.
    En toute objectivité,
    Sam

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